Me voici vivant dans un petit village isolé de la Côte-Nord dont je tairai le nom, car les alertes Google de mes concitoyens auront vite fait de me retracer. Hors, j'ai besoin d'un espace pour dire des âneries. Peut-être aussi des méchancetés. En tout cas, quelque chose pour passer le temps sans que ma vie sociale en souffre.
Je sais mon blog n'est pas exactement sexy, je sais aussi que c'est d'un intérêt discutable que de se lancer dans un soliloque sur un quotidien pas toujours délirant. Je sais, je sais. Alors peut-être allons-nous parler de philosophie pour faire diversion à ce moi-moi-moi trop cru des confessions. Ah! Je déprime et j'angoisse, et l'alcoolisme a depuis longtemps consacré mon sacrificio del intelecto!
Une amie russe récemment arrivée à Montréal a publié un article intitulé « Lettre ouverte de remerciements au président de la fédération de Russie Vladimir Poutine ». C'est un texte très caustique dans lequel elle le félicite pour son nouveau mandat présidentiel et le remercie pour lui avoir donné une bonne carrière dans l'informatique, alors qu'elle se destinait à l'enseignement, une profession peu valorisée là-bas. Elle le remercie de lui avoir fait comprendre que tout est une affaire d'argent et qu'il faut révérer la stabilité. Ma compréhension du russe est limitée. Elle termine en disant « sans vous, nous n'aurions jamais osé aller nulle part ». « "Nous", ce sont les quelques centaines de milliers de russes qui formons la cinquième vague d'émigration, qui en votre honneur porte le nom "la poutinienne"! »
Ce texte a fait sensation là-bas et de milliers de gens se le sont relayé par les médias sociaux, et au moins un journal en a fait ses choux gras. Eh oui! Poutine est un motif suffisant de vouloir quitter le pays. Le machtpolitiker excède les jeunes Russes en mal de réformes, eux qui regardent avec cynisme le clan de Russie Unie diriger le pays avec une poignée d'oligarques.
Ce qui se passe là-bas jette une lumière sur ce qui se passe ici. Charest serait-il devenu un motif pour émigrer? Ne riez pas, je pose la question très sérieusement. Car nombreux sont les parallèles entre la situation Russie et ce qui se passe ici, en ce moment. Une poignée de jeunes suffoque sous le poids de la masse silencieuse qui appuie plus ou moins tacitement un gouvernement dont la corruption est avérée. Bien sûr, tout ici est plus cousiné, y compris les balles qu'on tire aux manifestants. Mais, pour en être plus confortable, notre politique n'en est pas moins délétère: on peut asphyxier quelqu'un avec un oreiller.
C'est même cette douilletterie et cette propension aux réactions épidermiques qui me pose problème. Car que se cache-t-il derrière tous ces « appels au calme », toutes ces « condamnation de la violence », ces hauts cris au « terrorisme » pour un peu de fumée dans le métro? Y aurait-t-il un malaise qui se donne des airs de vertu, parfois poussée jusqu'à l'hystérie?
Et encore: qui cherche-t-on à s'allier par la condamnation morale de la violence? Cui bono?
Ce gouvernement profite aux médiocres. Charest, cet éternel médiocre au sens ancien et nouveau du terme, un temps nécessaire au Québec pour son étonnante capacité de résilience, celui-là est aujourd'hui à la tête d'une médiocratie qui trouve ses appuis à tous les échelons de la société. Cette médiocratie, qui se gave de « la loi et l'ordre », qui rêve au « Québec inc. » et qui pense sincèrement qu'une bombe fumigène dans un métro constitue un acte de terrorisme, toute cette race moutonnière qui vivote dans le spectre du petit-bourgeois, ou dans l'ombre fraîche et moite de ce spectre, je le hais! Je ne vois pas comment on peut argumenter avec de pareils minables autrement qu'à coup de pieds! Alors condamner la violence? Mais c'est ça qui est intolérable, voilà le véritable attentat!
Alors, que nous reste-t-il? Émigrer!
Je sais mon blog n'est pas exactement sexy, je sais aussi que c'est d'un intérêt discutable que de se lancer dans un soliloque sur un quotidien pas toujours délirant. Je sais, je sais. Alors peut-être allons-nous parler de philosophie pour faire diversion à ce moi-moi-moi trop cru des confessions. Ah! Je déprime et j'angoisse, et l'alcoolisme a depuis longtemps consacré mon sacrificio del intelecto!
Une amie russe récemment arrivée à Montréal a publié un article intitulé « Lettre ouverte de remerciements au président de la fédération de Russie Vladimir Poutine ». C'est un texte très caustique dans lequel elle le félicite pour son nouveau mandat présidentiel et le remercie pour lui avoir donné une bonne carrière dans l'informatique, alors qu'elle se destinait à l'enseignement, une profession peu valorisée là-bas. Elle le remercie de lui avoir fait comprendre que tout est une affaire d'argent et qu'il faut révérer la stabilité. Ma compréhension du russe est limitée. Elle termine en disant « sans vous, nous n'aurions jamais osé aller nulle part ». « "Nous", ce sont les quelques centaines de milliers de russes qui formons la cinquième vague d'émigration, qui en votre honneur porte le nom "la poutinienne"! »
Ce texte a fait sensation là-bas et de milliers de gens se le sont relayé par les médias sociaux, et au moins un journal en a fait ses choux gras. Eh oui! Poutine est un motif suffisant de vouloir quitter le pays. Le machtpolitiker excède les jeunes Russes en mal de réformes, eux qui regardent avec cynisme le clan de Russie Unie diriger le pays avec une poignée d'oligarques.
Ce qui se passe là-bas jette une lumière sur ce qui se passe ici. Charest serait-il devenu un motif pour émigrer? Ne riez pas, je pose la question très sérieusement. Car nombreux sont les parallèles entre la situation Russie et ce qui se passe ici, en ce moment. Une poignée de jeunes suffoque sous le poids de la masse silencieuse qui appuie plus ou moins tacitement un gouvernement dont la corruption est avérée. Bien sûr, tout ici est plus cousiné, y compris les balles qu'on tire aux manifestants. Mais, pour en être plus confortable, notre politique n'en est pas moins délétère: on peut asphyxier quelqu'un avec un oreiller.
C'est même cette douilletterie et cette propension aux réactions épidermiques qui me pose problème. Car que se cache-t-il derrière tous ces « appels au calme », toutes ces « condamnation de la violence », ces hauts cris au « terrorisme » pour un peu de fumée dans le métro? Y aurait-t-il un malaise qui se donne des airs de vertu, parfois poussée jusqu'à l'hystérie?
Et encore: qui cherche-t-on à s'allier par la condamnation morale de la violence? Cui bono?
Ce gouvernement profite aux médiocres. Charest, cet éternel médiocre au sens ancien et nouveau du terme, un temps nécessaire au Québec pour son étonnante capacité de résilience, celui-là est aujourd'hui à la tête d'une médiocratie qui trouve ses appuis à tous les échelons de la société. Cette médiocratie, qui se gave de « la loi et l'ordre », qui rêve au « Québec inc. » et qui pense sincèrement qu'une bombe fumigène dans un métro constitue un acte de terrorisme, toute cette race moutonnière qui vivote dans le spectre du petit-bourgeois, ou dans l'ombre fraîche et moite de ce spectre, je le hais! Je ne vois pas comment on peut argumenter avec de pareils minables autrement qu'à coup de pieds! Alors condamner la violence? Mais c'est ça qui est intolérable, voilà le véritable attentat!
Alors, que nous reste-t-il? Émigrer!
L'hiver fait dévier. On a tendance à manquer à l'appel, à lousser les équipes, à se retourner dans nos lits, à se faire terre... parce qu'il fait froid, parce qu'il fait nuit, parce que tant pis.
RépondreSupprimerPuis le printemps revient. On s'en étonne encore. Personne n'a quitté et d'autres, qu'on aurait vraiment pas pensé, ont rejoint sans rien dire.
On grossit. On affine nos combats, on aiguise nos pensées. Et à mesure que les esprits flambent et les nuits s'allongent, le son du tambour se fait plus clair.
Bientôt, demain, le Jour.
Jsuis contente,(où) que tu sois là.